De l'arsenic dans mon thé ?

Dans la comédie de Franck Capra Arsenic et Vieilles Dentelles (1941), Adèle et Marta manient l’arsenic avec autant d’aisance qu’elles servent l’Earl Grey à l’heure du « tea time ». Et à voir dans quel état elles mettent leurs invités, nul ne voudrait de ce cocktail détonnant...  Et pourtant !  Sans le savoir, il est fort probable que nous ingérions tous quelques infimes doses du poison des veilles tantes à chaque gorgée de thé vert, qu’il soit préparé avec de l’eau minérale ou de l’eau du robinet…  

Mais qu’est-ce que l'arsenic ? Cet élément chimique hautement toxique se trouve à l’état naturel dans les roches anciennes granitiques des Vosges, de Bretagne ou de Corse, mais aussi dans les roches volcaniques du Massif Central et dans les carrières, y compris les plus anciennes. Si les intoxications aigües entrainant la mort sont rares, il reste très toxique à faible dose : considéré comme un puissant perturbateur endocrinien, il est également cancérigène et fortement déconseillé aux femmes enceintes. L’OMS et l’Union européenne ont fixé la limite de concentration maximum de l’arsenic dans l’eau à 0,01 mg·L-1 (10 µg/L). C’est certes très peu, mais même à un centième de milligramme par litre, a-t-on vraiment envie d’ingurgiter de l’arsenic au petit-déjeuner ? 

Et si vous faîtes partie des puristes qui préparent leur thé avec de l’eau minérale, sachez que cela n’arrange rien, bien au contraire : la réglementation ne s’applique pas aux eaux minérales, qui n’ont pas d’obligation à afficher leur concentration en arsenic sur leurs étiquettes, et certaines, comme les eaux bicarbonatées gazeuses, dépassent largement les taux recommandés…

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